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de mes rêves... à mes ailes...
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8 août 1999

Oda

Quelques heures plus tôt ma mère m’avait longuement honoré par ses caresses jusqu’à ce la douce Hyménée m’emporte avec elle dans son royaume de paix et de calme. Je ne comprenais pas pourquoi ce n’était pas les même caresses qui m’accueillaient au retour de son royaume. J’entendis des cris, des bruits effrayants à mes oreilles, qui n’avaient jamais entendu autre chose que la douce musique des voix des jeunes chanteuses du palais. Je mis mes mains sur mes oreilles. Je m’assis au milieu des coussins de satin et me mis à appeler. Enfin je me levai tenant haut les pans de ma robe pour dormir peu faite pour se déplacer, en appelant celle qui auraient du être là à mon réveil.
_”Mère! Mère où êtes vous?”
La porte s’ouvrit devant moi, un être gigantesque vêtu de peaux de bêtes, avec une énorme barbe hirsute se dressa devant moi. Il me saisit par la taille me jeta sur son épaule. Je hurlai. Le monstre se mit à courir, la terreur me coupa le souffle. Je ne voulais pas tomber, je m’agrippai à lui. La course sembla durer des heures jusqu’à un cheval où il me posa en travers. Il rejoignit d’autres monstres comme lui et nous chevauchâmes plusieurs jours durant changeant de chevaux lorsqu’il avait épuisé celui qu’il montait. Il mit pied à terre devant une maison ronde faite de peau de bêtes, là Il me précipita au milieu d’autres enfants comme moi. Non, ce n’étaient pas des enfants mais des jeunes filles à peine nubiles, il y avait là les jeunes chanteuses qui avaient bercé mes jours et mes nuits. Elles étaient aussi effrayées que moi. Nous devions être plusieurs dizaines, j’étais le seul garçon, elles semblaient terrorisées en me voyant. Je leur réclamai en me pleurant ce à quoi mon titre m’autorisait, je voulais leur tendresse et qu’elles chantent, comme elles l’avaient toujours fait. Je ne connaissais que ça et j’avais peur. Les monstres revinrent. Ils sentaient fort. Ils criaient dans une langue qui nous était inconnue. Je me tus comme les autres. Les monstres à tour de rôle se saisissaient d'une jeune fille. L’un d’eux se saisit de moi, comme les autres je me débattis. Il sembla surpris, me saisis par les cheveux et cria. Les autres se retournèrent vers lui. Il déchira ma robe de soie brodée d’or et me souleva au-dessus de sa tête. Les autres éclatèrent de rire. Je compris que d’être ainsi exhibé signifiait mon arrêt de mort. J’osai à peine respirer. Il me projeta au loin. Ma tête cogna contre le mur. C’en était fini pour moi.
.......................
_”Alors Algor la fille que tu t’es choisie est un jeune mâle, bien mignon certes avec ses longs cheveux, mais un mâle tout de même. Jette-le aux loups et prends cette jeune beauté. que mon frère a ramené avant d’être tué.
.........................
Quand je me réveillai j’avais froid et mal partout. J’essayai de m’envelopper dans ce qui restait de ma robe. Je saignais de la tête. Je me mis à pleurer. J'étais au milieu de la forêt. Je me mis en boule. Un bruit pas loin de moi me terrorisa. Une bête sauvage sûrement. Je fermai les yeux. Je ne voulais pas voir quel animal allait me donner la mort. On me saisit aux épaules et on me mit debout.
_” C’est un enfant mâle. D’habitude ils les tuent tous, pourquoi pas celui-ci? Pourquoi porte-t-il une robe? Avez-vous vu c’est encore un enfant aux cheveux de vieux comme la fillette morte."
J’ouvris les yeux. Devant moi des femmes. Des guerrières, des cavalières montant à cru des chevaux noirs gigantesques. Elles étaient sales mais en armures d’or et d’argent. Toutes avaient des armes à la main.
_”Regardez ses yeux, il doit être aveugle.
_” Non, je sais que des peuples qui habitent loin à l'ouest nos contrées ont ces yeux couleur de glacier. Je suis jeune je n’ai pas encore choisi de futur reproducteur, je fais le pari sur celui-ci. je verrais bien mes filles avec des cheveux comme lui. Lorsque je serai en âge de procréer il sera en âge aussi ou il sera mort et alors je m’en choisirai un autre.
_”C’est ton choix Melvina. Prends le mais partons nous sommes restées trop longtemps nous allons devoir forcer l’allure.”
La femme me tendit la main. Elle sentait aussi fort que les brutes de la veille. Son casque d’où s’échappait une cascade de cheveux noirs ondulés, cachait une grosses partie de son visage. je ne vis qu’une bouche fine et serrée, un menton carré avec une fossette au milieu et des yeux brillants de vie Je ne bougeai pas. Elle se pencha d’avantage et me saisissant par les cheveux, me jeta devant elle sur le cheval. Je me débattis en hurlant, j’en avais assez. Elle m’arracha ma robe et la jeta au sol. Je hoquetai de frayeur. Sa main pesait sur mon dos, je m’agrippai à sa jambe recouverte d’un pantalon de peau. J’avais l’impression que le dos du cheval était une gigantesque râpe qui m’arrachait la peau du ventre. Plusieurs fois nous nous s’arêtâmes, je voulus me redresser. Je savais monter à cheval, je voulais m’asseoir comme elle. Elle m’assomma presque avec le coup qu’elle me donna sur la nuque.
_”Tiens-toi donc tranquille petit mâle, tu me gênes!” Bientôt elle tira son épée de son fourreau et je crus mon heure venue, la bataille fit rage. Plusieurs fois le cheval cabra et je me retrouvai projeté contre son torse mais elle me plaquait à nouveau de sa main sur l’encolure du cheval. Enfin nous repartîmes au galop. Elle riait avec les autres et elles se mirent à chanter. Elles étaient folles. Dangereusement folles. Elle arrêta le cheval, me fit glisser au sol. Je tombai sur les fesses. Me saisissant encore une fois par les cheveux, elle me redressa et me poussa devant elle. Les autres l’entouraient et se moquaient d’elle.
_”Il est très beau Melvina, ce jeune mâle. Mais il semble plus chétif qu’une enfant de deux ans. Regarde comme il est petit. Et sa peau? On voit ses entrailles au travers, on dirait qu’elle va céder au moindre contact. _”Melvina il est trop vieux, regarde il a déjà du duvet, il ne sera pas dressable. Il ne fera jamais un bon reproducteur calme et soumis. Donne-le aux chiens ou faisant un servant!.”
Nous entrâmes dans une sorte de grande maison de bois. Nous avançâmes entre plusieurs rangées de longues tables où des femmes comme elles mangeaient. Elle me projeta au sol au pied d’un fauteuil où se tenait une vieille femme.
_”Mère, je demande le droit de prendre ce jeune mâle pour futur reproducteur.”
Je voulus regarder celle à qui elle s’adressait. Un pied pesa sur ma nuque.
_” N’est-il pas trop vieux Melvina?” Cette dernière s’accroupit et me prenant par les bras, Elle se redressa, me soulevant jusqu’à ce que mes yeux soient face aux siens. .
_”Quel âge as-tu?” Je comprenais grossièrement tout ce que ces femmes disaient mais je n’avais pas envie de répondre. Me reposant sur mes pieds, elle me gifla. Le goût âcre du sang m’emplit la bouche. D’une main elle me tenait toujours fermement. Je levai mon bras devant mon visage. ” Vas-tu donc répondre espèce de pourceau? Quel âge as-tu?
_”Douze années.
_”Il sera grand et fort je le sens mère. Sinon il fera un servant de plus. Mais avec lui, je serais sûre d’apporter du sang neuf à notre lignée.
_” Et bien voilà, Melvina tu as enfin fait ton choix. Il était temps. Tu devras te reproduire dans trois printemps. Je te souhaite que ton pari soit gagnant sinon tu devras en choisir un autre et tu risques de ne plus pouvoir produire de filles digne de ta mère. Tu sais que tu dois le confier en attendant au moins deux printemps et trois hivers à une autre femme plus âgée que toi et ne pouvant plus procréer. Que s’avance une femme pouvant le prendre en charge. Dilina tu te proposes? Acceptes-tu son offre Melvina? Très bien, mais ce jeune mâle a-t-il déjà un nom?” La jeune guerrière me poussa vers une femme d’âge mûr. Elle ne portait pas de casque, ses cheveux gris cachaient une partie de son visage. Elle les repoussa en arrière, dégageant deux cicatrices parallèles qui partaient du coin de la bouche, jusqu’à l’endroit où aurait du être une oreille. Je reculai horrifié. Elle se mit à rire. Un coup dans mon dos me jeta contre elle. Elle me serra le cou de sa main gauche, sa main droite restant cachée dans les plis de sa tunique.
_” As-tu un nom?
_” Oda, fils d’Odinur, roi du pays de Odalia.
_” Et bien Melvina tu nous as trouvé un jeune prince. Deux sangs de grandes classes se mélangeront peut-être si il survit ce qui n’est pas assuré. Il pèse moins qu’un moineau.  Oda nous n’allons plus nous quitter et j’essayerai de faire de toi un bon reproducteur. En attendant Melvina, c’est à toi qu’il incombe de le présenter à la cérémonie de la coupure. Profite donc de celle de ce soir ou tu devras attendre encore une lune. Et de le raser. Au moins ton casque dès demain se différenciera des autres. J’ espère qu’elle te portera bonheur. Mais j’ai peur comme La Mère, que tes filles si elle lui ressemblent soient trop fragiles et ne deviennent jamais de vraies guerrières. En attendant mangeons, tu as le temps, la cérémonie n’aura lieu que lorsque la nuit sera tombée. Eh toi! le servant vient donc prendre cet enfant et vas le laver qu’il soit propre pour tout à l’heure. Veilles à ce qu’il ait les cheveux tressé comme le veut la tradition.”
Un vieil homme me prit par la main et m’emmena vers une autre maison de bois située à l’autre bout du village. Il y avait beaucoup de monde. Je vis des filles, des bébés certaines, et des femmes, toutes habillées en armures qui s’entraînaient avec diverses armes. Aucun homme ne portait de vêtement et aucun n’avait d‘arme. Le vieil homme me força à rentrer dans un grand baquet d’eau froide où il me frotta avec une serviette rêche et dure. Il me lava les cheveux et sans les sécher, les attacha au sommet de ma tête en les tirant tellement que j’avais l’impression qu’il allait me les arracher ensuite il les tressa en une longue natte très serrée aussi.
_” Tu as de la chance la guerrière Melvina n’est pas aussi mauvaise que beaucoup d’autres, par contre pour Dilina je te plains. Si tu survis entre ses mains alors tu seras un bon reproducteur. Elle, elle en a eut quatre de reproducteurs, elle les a tués chacun de ses propres mains. Toi tu ne lui appartiens pas elle ne pourra pas mais tu vas souffrir.
_”Je n’appartiens à personne!
_” Si dorénavant tu appartiens à la guerrière Melvina mets toi ça dans le crâne et tu ne t’en porteras pas plus mal. Allez viens je vais te donner à manger.”
Je réalisai alors que j’avais grand faim. Je fis honneur au plat de légumes et de céréale qu’il me présenta. Avec il me donna de grands verres d’un liquide rouge acide et amère. Je n’aimais pas mais il me força à en boire au moins trois en me disant que cela m’aiderait à supporter la cérémonie de la coupure. Je voulus savoir de quoi il s’agissait il refusa de parler si ce n’est pour me dire qu’il ne fallait pas que je cris qu’il me fallait apprendre au plutôt à supporter la douleur. Ses paroles m’effrayèrent. Je ne voulais pas avoir mal. J’avais déjà en deux jours plus souffert que dans les douze années passées. Chez nous la douceur était reine et toute brutalité et violence étaient bannies. Il m’abandonna sur une sorte de lit de bois où je ne tardais pas à m’endormir. Une main me prenant par le bras me força à me mettre debout. C’était la Melvina. On retourna vers la grande salle des tables. Il y avait des centaines de femmes attablées. Dans l’allée centrale, d’autres poussaient devant elles des garçons d’à peu près mon âge. Devant au loin, l’un d’eux poussa un cri. Melvina raffermit sa prise sur mon bras. Nous avancions lentement. Bientôt je vis le fond de la salle. Il y avait dix grands fauteuils avec des vieilles femmes toutes plus ridées les unes que les autres. Toutes riaient de leurs bouches édentées. Devant elles, une femme d’un certain âge était assise sur un petit tabouret. Elle avait à la main un petit couteau en forme de serpe. Melvina me prit les deux bras et nous nous avançâmes vers elle, elle me plaqua contre elle et coinça mes jambes entre les siennes. J’essayai en vain de me dégager.
_”Les mères je vous demande de m’autoriser à faire de lui mon futur reproducteur. Les vieilles répondirent en choeur.
_”Nous te l’accordons.” La vieille devant moi ricana en saisissant mon sexe, je lui jetai un regard effrayé, le couteau fut rapide, la douleur fulgurante. Je faillis crier. Les larmes jaillirent. Je me mordis la lèvre.
_” Pour toi Melvina, Il est dorénavant tien!”
La vieille lui tendit un petit sac de peau où elle avait déposé le petit bout de peau qui ne faisait plus partie de mon anatomie. Melvina pencha la tête, elle lui passa son lien autour du cou. Ma propriétaire me poussa vers la grande porte me tenant toujours par les bras. Tout le long de notre passage des guerrières la félicitèrent.
_” Bravo Melvina, il n’a rien dit, il sera peut-être plus fort que ce qu’il en a l’air.
_” On espère pour toi qu’il vivra!
_” Longue vie à lui Melvina!” Elle m’emmena dans une autre maison. Là des planches plus larges que dans la maison des hommes s’alignaient. Sur certaines des femmes seules dormaient déjà. Autour d’autres, des peaux de daim leur donnaient un peu d’intimité.
_” Laisse-moi voir, je vais te soigner. Avec cet onguent, demain ce sera guéri. Je suis fière je savais que tu était digne de ma confiance!” Elle m’avait relâché sur un des lits, à quatre pattes, je reculai dessus, et voulus partir en courant de l’autre côté, elle fut plus rapide que moi et me rattrapa. Elle se mit à rire.
_” Tu comptais partir où là? Tu es à moi maintenant. Cette couche est la tienne puisque c’est la mienne. Tant pis pour toi, je ne te soignerai pas. Allez laisse-toi faire puisqu’il me faut finir de faire de toi mon reproducteur.” En disant cela, m'ayant ramené sans douceur, elle me força à m'asseoir à genoux dos à elle sur le lit. Elle mit son couteau juste devant mon visage.
_” Ne bouge plus que je ne te blesse pas plus, ce serait dommage, n’est-ce pas?” Je tremblai de peur, qu’allait-elle donc me faire encore? Je ne bougeai plus. je sentis le couteau sur ma tête, elle me rasait. Bientôt elle me fit me tourner, fit la grimace. J’avais le crâne en feu. Je sentis le sang couler de plusieurs endroits. À côté de moi, je vis tous mes cheveux posés en un macabre trophée. Elle sortit un petit pot et lentement me passa une pommade sur la tête. Puis elle s’accroupit devant moi et doucement, écarta mes mains et mes cuisses. Avec une très grande douceur elle me soigna. Je la haïssais, je jurais qu’un jour je lui ferai payer au centuple toute la souffrance et la honte de cette soirée. Elle remit le pot dans son sac qu’elle glissa sous le lit. Elle me força à me coucher sur le dos, les mains croisées sous les reins.
_” C’est ainsi que tu te dois de dormir à partir d’aujourd’hui. Tu dois te conformer aux règles qui vont régir ta vie et ont toujours régis la mienne.” Elle tira les peaux de daim qui entouraient notre lit, se dévêtit et se coucha nue à côté de moi. Je n’osai pas la regarder.
_” Demain matin tu iras avec Dilina et tu ne reviendras que pour dormir avec moi le soir. Tu n’as plus le droit de dormir à côté d’une autre femme que moi ou tu seras mis à mort sur l’instant!”
Elle posa sa main sur ma poitrine et ferma les yeux. Pour moi le sommeil fut beaucoup beaucoup plus long à venir.
Ln des Landes.

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