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de mes rêves... à mes ailes...
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5 octobre 1999

c'est le pied! (polar 1)

Lorsque j'arrivai au pied de l'immeuble ma première impression fut de voir une oeuvre d'art. Une oeuvre d'art macabre mais une oeuvre d'art tout de même. Impressionnante par sa démesure mais contenant sûrement un message qu'il m'était dévolue de découvrir. Petit inspecteur de Province, plutôt pénarde dans son coin perdu des Landes, je me retrouvai expédiée à près de milles kilomètres de chez moi, dans une petite ville des Alpes, à Montbonnot-Saint-Martin, au pied de la Chartreuse, face au massif de Belledonne, à dix kilomètres de Grenoble, dans la vallée du Grésivaudan. Et depuis cinq minutes, j'admirai le cadavre d'un homme exposé aux yeux de tous sur la façade d'un petit immeuble face au célèbre lycée militaire de l'Armée de l'Air. L'homme, car il s'agissait d'un homme sans erreur possible le fixait d'ailleurs de ses yeux verts dont les paupières avaient été cousues pour rester ouvertes.

Ce qui pour l'instant me posait problème c'était comment avait-on opéré pour déposer les différentes parties de son corps à l'extérieur des parois vitrées de la cage d'ascenseur? Et de manière aussi bien alignées pour donner cet effet de corps étiré au maximum.

_ « Alors? Vos impression inspecteur? Vous avez déjà entendu parler de ce professeur dans votre petite ville.

_ « Hum, ma petite ville compte tout de même le double d'habitants par rapport à la votre, et oui il est un total inconnu pour nous. En vous laissant le nom de sa victime le tueur voulait vous donner un indice mais lequel? Par contre nous savons qu'il a été professeur là-bas. »  Du pouce je montrai la bâtisse derrière moi.

_ « Oui ça nous le savons aussi. Ce n'est un mystère pour personne. Et même dans plusieurs autres lycée à chaque fois militaire. Mais j'ai entendu dire que dans votre famille...

_ «  Laissez donc ma famille tranquille s'il vous plait!»

Je savais qu'il fallait que je le fasse, il faudrait que j'aille le voir pour lui poser des questions,  mais cela m'ennuyait, pourquoi juste maintenant quand Tonton se trouvait aux urgences à Marseille. Enfin j'en profiterai pour voir mes petites cousines que je n'avais plus vues depuis une bonne années. Que le temps pouvait passer vite!

Les pompiers avec l'aide d'une grande échelle avaient commencé à récupérer les morceaux du corps et à les déposer sur un brancard, reconstituant tel le puzzle d'anatomique de ce corps qui quittait sa taille de géant pour reprendre sa taille humaine.

Pas la moindre trace de sang, tout était propre et sec. Les ongles des pieds et des mains avaient étés manucurés postmortel, (le légiste me le confirma quelques secondes plus tard.). De même tout le corps avait été soigneusement épilé, non pas rasé mais épilé et cette fois apparemment du vivant de l'homme. Ce qui interpela tous ceux qui le virent ce fut son sexe maintenu droit par un astucieux bricolage en fil de fer. Mais le légiste ne trouva aucune trace de sévices sexuels. Aussi je me demandais qui aurait bien vouloir d'un homme de quatre vingt sept ans dont le corps déformé par l'arthrose ne se déplaçait plus que à l'aide de deux cannes. À sa main droite une chevalière avec dessus une mini croix du mérite. Lorsqu'ils posèrent la tête, je fus impressionné par la finesse des points qui maintenaient ses paupières ouvertes. Le légiste à côté de moi, se pencha également.

_ « Hou la, cousues de son vivant j'en suis sûr. On lui en voulait à ce vieux bougre. C'est une vengeance. Vous devriez aller mettre votre nez dans ce panier de crabes. » Et de son pouce, il me montra lui aussi les immenses bâtiments du lycée. J'avais refusé les carrières militaires que toute ma famille voulait me voir embrasser et voilà qu'il fallait tout de même que ce frotte en permanence à ce milieu. Je soupirai, et bien j'irai. Il ouvrit la bouche du mort. « Regardez pas une carie, impressionnant, ce gars devait tenir sacrément à sa dentition. »

Le médecin referma le sac noir et fit signe à deux hommes qui le chargèrent dans l'ambulance.

_ «Mademoiselle Granier! »

_ «Madame si cela ne vous dérange pas trop! » J'avais pris cette habitude de refuser que l'on m'appelle mademoiselle, cela mettait tout de suite un frein aux envies de faire trop ami-ami dans ce milieu assez machiste.

Devant moi un officier de l'armée de l'Air. Il devait avoir grosso-modo dans les quarante-cinq ans.

_ « Mon colonel! Que puisse-je pour vous? »

Il me fit un grand sourire franc qui me donna envie de lui répondre pareillement mais je n'étais pas d'humeur amicale aujourd'hui. Je serrai la main tendue. Une poigne franche d'une main sèche et douce et ferme.

_ « On m'a dit que vous vous voudriez me poser des questions. Je suis...

_ « Je directeur de cette prison. «  Je le vis froncer les sourcils étonnés.   «  C'est ainsi que mon cousin appelait le lycée militaire où il fit ses études. Nous, nous l'appelions la réserve. À cette époque le lycée d'Aix était réservé aux garçons.

_ « Ah voilà! je ne savais plus d'où je connaissais votre nom. Me tromperais-je en disant que votre père  en a été le directeur?

_ « Et bien oui! Votre côte baisse Colonel Rougier, votre nom aussi me dit quelque chose... Dans mon cas il s'agissait de mon oncle qui d'ailleurs est en train de livrer un autre combat en ce moment.

_ « Si nous allions dans mon bureau made... madame. J'en profiterai pour vous faire visiter mon établissement puis nous chercherons ensemble s'il vous le voulez bien tout ce que je peux avoir sur Monsieur Laborde Alban. »

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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Commentaires
M
Alors voilà !<br /> Fautes bien sur !<br /> Mais on ne comprend pas comment il était SUR la façade? Placardé? Tu parles ensuite de morceaux !<br /> Pour les dents, tu n'es pas légiste donc ne peux pas savoir s'il avait des caries ou pas, faudra attendre !<br /> Sinon, je crois voir qui est cette inspectrice par lien de filiation !!!:)<br /> Faut reprendre des "coquilles" mais toi tu es en train de lire le dernier Dan Brown !lol La croix du mérite comme indice!!! Militaire bien sur? et tu vas enqueter a la base peut-être? oops pardon !<br /> Alors non seulement Honoré de Balzac mais aussi Agatha Christie? <br /> Continue,tu finiras tes jours riche, moi je te le prédis !<br /> Plein de bisous Madame l'Inspecteur !
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