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de mes rêves... à mes ailes...
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6 juillet 2022

Oda 2 : enlèvement

Oda 2 : enlèvement

 

Des cris.

Des bruits.

Des lumières qui dansent.

Ma mère.

Mère ?

Ma mère bousculent mes nourrices et leur intime le silence.

Mes deux jeunes sœurs tiennent sa robe, les yeux plein d'effroi.

- Mère, que se passe-t-il ? Où est père ?

- Tais-toi et suis-moi, mais surtout, surtout pas un bruit. Ton père est le Roi, il ne peut pas fuir.

- Alors, je ne fuirais pas !

- Sauve ta vie, mon fils, elle est l'Avenir de notre royaume.

 

Nous traversons telle une bande de voleurs, l'arrière du palais.

Les cuisines abandonnées où des chiens se disputent la venaison.

Les immenses vergers aux arbres ployant sous les fruits.

Dès le premier pas, sur le gazon bordé de hautes futées nous nous mettons tous à courir.

Ma plus jeune sœur glisse devant moi. Je la soulève et la tire derrière moi dans cette course folle dans laquelle ma mère, loin devant, nous entraîne mais à laquelle je ne comprends rien. Bientôt la pelouse fait place à des champs à la terre sèche où mes pieds saignent sur les durs cailloux.

Je comprends vite que ma mère veut que nous atteignons la forêt aux troncs serrés et bas où les chevaux ne peuvent pénétrer.

- Cours Oda ! Cours !

Je cours mais les courtes jambes de ma petite sœur me retarde.

J’essaie de la porter mais je la repose de suite, elle est trop lourde pour moi.

- Allez dépêche-toi Syria.

Mais bientôt, partout autour de nous surgissent des êtres mi-chevaux, mi-hommes. J'obéis à ma mère, comme les autres, je quitte le groupe sans lâcher la main de ma sœur.

Une main me saisit, une autre l'emmène loin de moi.

- Syria !

- Oda !

Le col du cheval est dur comme la main qui m'y plaque. L'homme et la bête ne font pas qu'un.

La monture est immense et le cavalier gigantesque. Mon torse doit être aussi large que sa cuisse brune et tannée par la crasse et le soleil. Son odeur me soulève le cœur.

Il n'a pas d'étriers mais une selle au pommeau d'argent qui frappe durement mon flanc.

Je pleure. J'ai mal et j'ai peur. Lui, il crie et il rit.

Je ne comprends pas ce qu'il dit.

Sûrement une de ces bandes de barbares, qui toutes les décennies, descendent jusqu'aux côtes pour piller et tuer.

Mon pays s'en remettra mais j’ai peur de ne plus le revoir.

 

Le sol défile sous mes yeux, le sable est remplacé par de l'herbe haute qui fouette mon visage et mes jambes, remplacée par un sol dur où les sabots des chevaux font jaillir des étincelles. Dans l'eau d'un ru à moitié sec, l'allure ralentit sûrement pour permettre aux montures de boire mais l'un d'eux pousse un cri et la course folle reprend et je prie mes dieux de me garder en vie et leur jure que quoi qu'il advienne, je reviendrai.

 

 

Quand il s'arrête, je ne sais pas si je dois m'en réjouir ou vouloir le voir continuer sa course.

Il me fait glisser au sol au milieu de leurs autres prises. J'y rejoins Syria et nous nous enlaçons mais les autres, qui sont toutes des servantes du palais, nous fuient ou nous repoussent.

 

Ils ont mis pied à terre et s'approchent de nous.

L'un d'eaux saisit une jeune femme dont il arrache la robe, puis la jette en riant sur son épaule malgré ses cris, ses pleurs et ses coups de poings et de pieds.

Je fais passer ma jeune sœur derrière moi en nous glissant au milieu du groupe affolé.

- Ne crains rien, je te défendrai.

 

Le barbare me saisit et me soulève au-dessus de lui triomphalement.

Mais son triomphe est accueilli par des rires et des clameurs moqueuses. Il me pose au sol en m'arrachant ma tunique et pousse un cri de rage en me repoussant. Je tombe lourdement sur les fesses en levant les bras pour me protéger de cette main qui se baisse vers moi, non pour me frapper mais pour me saisir par le pied et dans un grand geste tournant m'envoier voler au loin, percuter un arbre de la tête.

 

 

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