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de mes rêves... à mes ailes...
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9 mai 2001

torture

La chaleur écrasante m'assommait encore plus que les coups qui avait
plu sur moi la veille. La nuit était tombée, dans le marigot d'à côté
des crapauds chantaient un swing effréné pour leurs belles... et il
résonnait dans ma tête plus fort que des centaines de tam-tams
africains. Ma Belle à moi m'attendait elle aussi de l'autre côté de
la frontière. Lorsqu'ils m'avaient enlevé mes vêtements ils avaient
aussi récupéré ma montre, mon alliance et le petit bracelet
multicolore que Anaïs m'avait offert pour la fête des pères...

La couverture qui servait de porte se souleva et une femme parut avec
un bol et une bouteille contenant un liquide marron. Elle les posa à
deux mètres de moi sans me regarder.

_"S'il vous vous plaît, je ne pourrai pas manger avec les bras
attachés dans le dos. Détachez moi!, pitié"

Elle leva les yeux mais les détourna de suite, malgré sa peau brune
je vis ses joues se colorer et elle sortit précipitamment en secouant
la tête.
J'avais l'impression d'avoir l'intérieur de la bouche tapissé de
papier buvard. Il fallait que je boive. Je rampais donc jusqu'à la
bouteille. Cet exercice réveilla une douleur ignorée jusque là dans
ma jambe gauche. Je mis un temps qui me parut une éternité pour y
arriver. Me redressant sur un coude je pris le goulot entre mes
lèvres mais un coup de pied me l'arracha et l'envoya s'écraser contre
le mur, des gouttes d'eau et des éclats de verres me giclèrent au
visage, je me laissais tomber sur le dos en détournant le visage pour
m'en protéger.
Des mains me saisirent par les chevilles et me traînèrent dehors. À
l'extérieur l'air semblait plus frais. On me traîna ainsi sur une
centaine de mètres, je ne distinguais que des jambes de pantalons
kakis et des randgers dont j'essayais tant bien que mal d'esquiver
les coups.
On me redressa, me détachant les pieds et les mains pour m'attacher
entre deux poteaux, en croix, légèrement suspendu par les poignets,
bras et jambes autant écartés.
Un homme s'approcha de moi et me cracha au visage.
_"Qu'es-tu venu chercher?"
Un fouet claqua derrière moi et une douleur me scia en deux.
Au loin les crapauds jouaient toujours leur musique entêtante. Un
grillon énervé, caché dans le chaume d'une des maisons voisines,
lança un bref cri de détresse.
"Petit grillon ton avertissement vient trop tard. Le fouet s'était
remis à claquer. Mon esprit se focalisat sur le grillon essayant de
rejeter la douleur et l'homme en face de moi que mes yeux ne voyaient
plus qu'à travers une brume de larmes.
La douleur allait et venait semblant suivre le rythme de ces maudits
croassements.
_" Arrêtez! Fermez la!"Je hurlais aux crapauds de se taire.
L'homme me gifla, puis m'écrasa sa cigarette sur le torse avant de
s'éloigner en s'en rallumant une autre. J'avais perdu la notion du
temps. je réalisais que j'avais perdu connaissance.
L'aube pointait.
Le soleil était au zénith lorsque deux hommes vinrent me détacher
pour aller me jeter à l'arrière d'un camion. Mais ce fut à la nuit
noire qu'ils me firent rouler hors du véhicule en mouvement. Mon
atterrissage sur le sol s'accompagna d'une nouvelle douleur au niveau
du bras gauche qui me refit perdre connaissance.

_"Colonel, colonel. vous me voyez?"
Je fis un léger signe de tête qui provoqua une telle douleur que je
hurlais un oui.

Ce ne fut que quelques heures plus tard que j'émergeais réellement.
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