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de mes rêves... à mes ailes...
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15 janvier 1999

Dijon 1980

                                           1980 Dijon

« Mon petit oiseau des îles. Sais-tu qui je viens de voir? Toi! Oui toi ma puce d'amour. Et puisque je sens que tu ne me crois pasje te dirai que tu portais une jupe jeans courte, (trop courte à mon goût!) et un chemisier blanc avec un débardeur en dessous. Alors ai-je faux?

Ah oui et tu étais avec deux copines: une brunette aux cheveux bouclé mi-long, très mignonne quoique trop ronde à mes yeux ascète. Toi tu es parfaite, si si je te jure!) et une eurasienne beaucoup plus jolie même si l'exotique ne me tente pas.)

Tu es passée à moins d'un mètre de moi. Du moins du capot de ma caisse. Et j'avoue que je suis un peu vexé que tu ne m'aies pas reconnu. Enfin nous nous sommes si peu vus, c'est d'ailleurs un peu pour ça que je me suis permis cette audace que j'espère tu me pardonneras. Il est vrai aussi que tu aurais eu du mal à voir dans le hippy barbu, casquetté et aux lunettes noires, l'appendisectomisé de Corse... »

 

Début septembre, je me présentai à Dijon. Où je ferai mes classes de spécialisation, Dijon faisant office d'école de pilotage pour les futurs pilotes de chasse. Contrairement à Salon, je dus y aller seul. J'étais encore une fois atrocement anxieux. J'avais eu Richard au téléphone qui m'avait un rassuré en me donnant quelques conseils mais je me sentais tout de même dans mes petits souliers. J'arrivai à la base en tenue SOC1.

Déjà à l'entrée, le cocoy2 qui me renseigna pour m'indiquer le bureau du pacha, sourit en me voyant. Tu parles un sous-bite sur son trente et un, est obligatoire un Zu3 qui débarque. Je toquai donc à la porte du Général Nagrier.

La porte s'ouvrit sur une jeune adjudant qui sortit en se passant la main sur les lèvres et en rectifiant de l'autre sa cravate. Elle me salua puis s'éloigna en me souriant. Elle avait laissé la porte ouverte. J'osai m'avancer. Derrière son bureau le général, gros bonhomme joufflu, me fit signe d'attendre. Puis poussa un long soupir dans un état d'extase totale. Au garde à vous, la casquette sous mon bras, mon dossier militaire dans ma main droite, je me demandai ce qu'il avait lorsqu'il recula son fauteuil et je vis une autre jeune femme se redresser de dessous son bureau faisant elle aussi le geste de s'essuyer les lèvres. Je ne pus m'empêcher d'afficher un immense sourire. J'avais l'impression d'être à la place du lieutenant Tanguy dans les chevaliers du ciel, on ne me la faisait pas à moi. Pourtant j'essayai d'afficher un air halluciné. La sergent chef Chapiteau me fit un clin d'oeil en passant. J'eus du mal à conserver mon sérieux. Le général d'opérette me demanda mon dossier. Grosse enveloppe cachetée.

_ « Hum hum Sous-lieutenant Weisembacher je vois que vous avez été major trois ans de suite, c'est bien c'est bien; mais ici cela ne vous servira à rien. Nous avons pléthore d'élève pilote, je ne comprends pas pourquoi on vous a affecté chez nous. Donc puisque vous semblez être un bon pilote, je vais vous donner la lourde tâche de conduire le tube4. »

Le tube? Kézako? On toqua à la porte. J'eus le plaisir de reconnaître l'Oiseau. Pourtant au lieu de porter une combinaison de pilote, il était revêtu d'une combinaison de graisseux5, maculée de cambouis comme ses mains. Pourtant c'était bien lui, son badge et son grade en témoignait. Je le saluai un peu perplexe.

_ « Salut fillot6! Content de te revoir. Mon général vous m'avez mandé?

_ « Oui mon lieutenant, je vous charge d'expliquer la triste situation de la base à ce jeune baron, ainsi que de lui expliquer son futur travail surtout que là, midi approche. Vous ferez le premier trajet avec lui pour qu'il en connaisse toutes les difficultés.»

Le général s'était approché de nous deux. Il me tendit la main que je saisis. En la serrant, je ne pus m'empêcher de grimacer en sentant dessus un liquide poisseux non identifié. L'Oiseau le salua, je fis de même embarrassé. Nous sortîmes.

Je regardai ma main dégoûté. Si ce n'était pas ce que je craignais c'était bien imité. Je la sentis, je ne pus réprimé une grimace de dégoût.

_«Bienvenu à Dijon, mon pauvre petit. Ce gégène7 c'est un vieux pervers dégueulasse. Et tu verras que malheureusement toute la base est à son image. C'est une catastrophe mais bon toi cela ne devrait pas trop te déranger. Tiens, il y a des toilettes, vas donc te laver les mains. Après je t'emmène au tube»

Je me rinçai la main comme je pus, sans savon, mais au moins si l'odeur persistait, elle ne poissait plus. Je retrouvai l'Oiseau dans le couloir en grande discutions avec un capitaine que je saluai et qu'il me présenta:

_«Capitaine L'Écuyer. Le sous-lieutenant Weisembacher qui va piloter le tube, nous n'aurons enfin plus besoin de nous servir de nos jambes.

_«Ah enfin ce n'est pas trop tôt! Mais attention mon petit gars faudra être très stricte, ni femme, ni sous-off, que des officiers. Le dernier pilote a fini au phalot8 à cause de ça! »

Il nous laissa sur ces bonnes paroles. L'Oiseau s'éloignait aussi, je le suivis.

_«Bertrand attends! C'est quoi c'est conneries? Le gégène ce n'est pas le vrai n'est-ce pas?  Et Toi tu fous quoi en graisseux? Et c'est quoi un tube?

_«Bon d'abord, tu dois savoir que cette base compte trois fois trop de pilotes alors on colle les derniers arrivés à d'autres tâches. Imagine-toi que je n'ai plus branler9 depuis que je suis là. Étant blaireau leader10, j'espère que le départ d'un vieux, me permettra de pouvoir me brêler11 à nouveau. Et oui mon petit c'est triste mais c'est comme ça. Au moins toi, tu garderas les mains propres. »

Il fit visité le coin de tarmak12 où il bossait avec deux autres sous-lieutenant.Je pus y voir un superbe mirage, mais L'Oiseau me dit de ne pas trop rêver, tout crevard13 que je pourrai être, et il me montra deux autres pointus qui semblaient en piètre état recouverts d'une bâche.

Nous arrivâmes enfin à mon « tube ». Un Trafic Renault flambant neuf. Il était onze heures quarante-cinq. Partagé entre l'incrédulité et le désespoir, je le conduisis sur le trajet que Maxime m'indiqua où nous récupérâmes six officiers que je déposai devant le mess officier. J'étais donc devenu “taxi”? Maxime me disait déjà de redémarrer lorsque deux des jeunes officiers que je venais de trimbaler ouvrirent brusquement ma portière et me sortirent pour me traîner à l'intérieur du mess où je fus accueillis par des applaudissements. Donc je ne m'étais pas totalement trompé mais je restai bouche bée en voyant celui qui s'avançait vers moi. Je le saluai respectueusement partagé entre une forte envie de rire et une immense fierté. Voilà pourquoi Richard avait refusé de me dire le lieu de son affectation. Mais bien sûr! Quel bourin14 j'étais! Pourquoi n'avais-je pas percuter: Nagrier pour Granier, évident pourtant! À côté de lui le faux général affichait des galons de juteux-chef15. On me le présenta comme le chef des mécanos avions, et selon le nom que je pus lire sur sa poitrine c'était aussi apparemment le père de Clémentine. Malheureusement cette enflure de L'Oiseau avait aussi largement appris aux autres le surnom qu'il m'avait donné à l'école qui me resta presque durant toute ma carrière! Et Richard ne fut pas le dernier à se ficher de moi.

Ce dernier me demanda lorsque nous arrivâmes à être seuls  trente secondes, si j’étais d’accord pour venir à la maison le soir même. J’acceptai volontiers. Il monta à l’arrière du combi et attendit d’être sorti de la base pour venir s’asseoir avec moi à l’avant. Je devins son chauffeur officiel. Il enlevait le haut de l’uniforme pour enfiler un polo. puis prenait le volant pour me laisser faire de même. Un fois dans le véhicule, je lui donnais du “papa” gros comme le bras et il semblait content. Mon moral se remit au beau fixe. Lors de ces trajets, je lui faisais écouter ma musique de jeune qu’il finit par apprécier aussi.

Je fus ravi de revoir Gisou qui ne me lâcha pas ainsi que les filles jusqu’à ce que j’accepte de venir habiter avec eux. En fait, j’en avais envie avant même qu’elles ne me le demandent mais je voulais me faire un peu prier. Je savais que Gisou n’était pas dupe, mais elle joua très bien la comédie elle aussi.

Coco me céda sa chambre et alla partager celle de Fanfan. J’emménageai dès le lendemain. J’étais heureux. J’avais vraiment l’impression de faire partie intégrale de cette famille. Je décidai d’appeler Gisou Maman dorénavant.

Je m’offris une moto avec l'argent que je pus ainsi économiser. J’avais repéré la maison de Clémentine, son père connaissait mon combi, je devais être prudent mais j’avais envie de la revoir. C’est pour cela que mes balades en moto passaient fréquemment devant chez elle. Je continuai à lui écrire. Je recevais son courrier en poste restante à la base.

Pour l’ anniversaire de ses dix sept ans, je lui envoyai un colis avec dedans un talkie walkie de l’armée avec une puissance de plusieurs kilomètres. J’avais aussi la possibilité d’en sécuriser la fréquence. Je lui ordonnai de le planquer hors de la vue de ses parents et surtout de son père. Je lui donnai rendez-vous le soir de son anniversaire vers vingt heures. Malheureusement, ce soir là, je fus de patrouille avec Patou. J’eus une idée folle. Je recherchai la fréquence de son talkie à partir de mon jet à l’ heure dite.

_”Clémentine?

_”Robert, c'est toi?

_”Oui, bien sûr, tu veux que ce soit qui?

_”Tu es où?

_”Sors dans ton jardin et allonge-toi par terre. ?

_”Tu es où? Pourquoi dois-je faire ça?

_”Surprise, dépêche-toi! J’arrive,

_”Quoi? Oui, oui, j’y vais.” Je coupai le contact. Puis demandai à Patou. “Tu me suis pour une connerie?

_”Bah, si elle ne risque pas de me coûter mes ailes.” Je lui expliquai en deux mots mon idée. Elle lui plut.

_”Clémentine?

_”Oui! Je suis couchée dans le jardin, les parents me regardent et ont voulu savoir d’où sortait mon gros téléphone.

_”Le talkie? Ne dis rien à ton père d’accord? Normalement, tu n’as pas le droit d’en avoir un, j’aurais des problèmes sinon. Maintenant, regarde bien le ciel. Tu me vois? Tu nous vois? Je suis dans le premier jet.

_”C’est toi? Tu es pilote?

_”Oui, je t’aime! Je te parle du ciel.

_”Oh, tu es mon ange gardien alors!

_”Si tu veux! “

Nous fîmes deux passages au dessus de sa maison puis nous continuâmes notre mission. Ils nous engueulèrent mais ça passa sans trop de soucis. A partir de ce moment là, j’eus le plaisir d’entendre sa voix tous les soirs.

A la Toussaint, je restai seul à Dijon, je bossai. Je proposai à Clémentine de se revoir, elle me dit d’attendre ses dix-huit ans. Que si notre amour résistait alors nous en serions vraiment sûr. Je l’aimai, oui, mais certains appétits existaient aussi. Lorsqu’elle me disait qu’elle m’était fidèle, je lui disais moi aussi! Mais je n’avais pas de scrupules, je l’avoue!

Quand les autres rentrèrent des Alpes, ils furent admiratifs quant à l’état nickel de la maison. J’avais même rangé les chambres des filles ce qui m’avait d’ailleurs permis de lire le journal d’Yvy qu’elle avait laissé sous son matelas. Mais ça, elle ne sut jamais. J’y découvris ses pensées et ses envies, et  devins du coup, beaucoup plus distant avec elle. Ce n’était plus une petite fille. Dans le même temps, cela nous rapprocha, à la suite de certains évènements,je devins son confident et elle devint un peu la mienne.

Le matin, je me levais à six heures, j'allais courir une demie-heure, trois quart d'heure, puis je rentrais pour me doucher, avaler un petit déjeuner et partir avec Richard pour la base. Le hic dans ce beau planning c'était que si la maison comportait bien une douche et une baignoire, les deux se trouvaient dans la salle de bain. Et tous les matins depuis mon emménagement Yvy venait hurler derrière la porte de cette pièce et tambouriner dessus durant le petit laps de temps où je l'occupais. Avec les parents, nous avions tout essayé pour lui faire comprendre qu'elle pouvait soit se doucher le soir, ou alors le matin mais soit avant, soit après moi. Mais pourquoi pile-poil quand moi j'y étais?

Un matin où j'étais plutôt de mauvais poil (le premier qui dit que ça m'arrive souvent, je l'assomme! je sortis de la baignoire, ouvrit la porte et toute habillée (pyjama et peignoir) je l'y balançai dans l'eau, pour ensuite moi-même immédiatement m'enfermer dans la douche pour finir de me rincer. Lorsque je sortis, elle n'avait pas bougé, assise silencieuse pour une fois! Je ne lui jetai même pas un regard. Lui tournant toujours le dos, je pris juste une serviette pour aller terminer de me sécher et de m'habiller dans ma chambre.. Gisou qui avait plus entendu de bruit brusquement,inquiète venait d'arriver devant la porte restée ouverte. Je lui fis un bisou sur la joue au passage en rigolant. De ce jour là, je n'entendis plus une seule fois Yvy, elle se lavait avant ou après, mais évitait de toucher la poignée de la porte lorsque j'y étais. Et surtout personne n'y fit jamais allusion.

Pour Noël, Gisou n’eut pas le courage de se rendre au chalet, les autres vinrent à Dijon. Sylvie dont l'homme était en mer, vint début novembre avec Marine. Le 15 décembre, je cédai mon lit à Papy et Mamie pour migrer sur le canapé du salon. Comme je bossai, je ne pus profiter de leur présence comme je l’aurais voulu.

Mathilde resta avec son copain, les jumelles vinrent seules le vingt deux en train et je fus de corvée pour les récupérer. J'eus d'abord peur, lorsque je vis Maïté descendre du train, avec un bébé dans les bras. C'était Jérémy. Elles venaient de passer deux jours à Paris chez Véronique.

J’avais du mal à supporter Marine qui était devenue hyper capricieuse. Par contre, je trouvai le fils de Véro changé. Il tenait debout et disait “Papapapa”. Il avait gardé sa peau mate, ses cheveux avaient un peu poussé et il bouclaient. Plus ses yeux noirs, il aurait eu du mal à être mon fils. J’allais magasiner avec eux. A notre retour, le gamin s’était endormi dans le combi sur la banquette en position couchée. Je restai à côté de lui et somnolai. Il se réveilla vers dix-huit heures, il ne pleura même pas en se voyant seul avec moi, au contraire, il vint directement dans mes bras. Après, de la soirée, puis de son séjour chez nous, il me réclama tout le temps d’être porté. Contrairement à Marine, il riait lorsque je le lançai en l’air et quand je jouais avec lui. C’était le premier bébé dont je m’occupai avec plaisir. Peut-être parce que c'était un petit mec.

Isabelle vint seule avec Caroline qui avait aussi grandi, elle marchait et était déjà une véritable petite fille. Rousse comme sa mère mais le portrait de son père. En tant que parrain, j’allai avec sa mère lui faire percer les oreilles mais j’eus des remords en la voyant pleurer et le regrettai. Pour me faire pardonner, je lui offris un énorme lapin en peluche rose plus gros qu'elle qui sut mieux que moi la consoler.

Le vingt-trois, je rentrai du boulot un peu tard, il était déjà dix-neuf heures. Aucun adulte n’étaient là. Je ne trouvai que les trois dernières.

_”Ils sont où les parents?

_”Nous ne savons pas, nous étions à une compétition de gymnastique et heureusement que  j’ai une clef. Nous avons faim. Il n’y a plus de pain et j’ai regardé dans le frigo et je n’ose pas toucher à ce qu’il y a dedans.”

Là, j’étais d’accord avec Yvy, surtout que nous étions à la veille du réveillon.

_” Des crêpes, cela vous dit? J’ai faim moi aussi. Je me change et on mange, d’accord?”

Je fis rapidement de la pâte à crêpe conseillé par les petites. Yvy mit la lourde poêle en fonte à chauffer.

J’en avais déjà mangé une dizaine quand les autres arrivèrent. Ils ramenaient des pizzas. Ce soir là, je pus dire que je me régalai. Mais surtout, les autres furent surpris de me voir capable de me débrouiller avec les trois plus jeunes. Mais je prévins Gisou, que si je me retrouvais une semaine seul avec elles lorsqu’elle irait accoucher, ce serait Macdo tous les soirs. Richard me rassura, en me disant que c’était ce qu’il prévoyait lui même.

Mamie et Sylvie les jours qui suivirent passèrent leur temps à m’observer et à questionner Gisou sur moi et sur notre vie en famille.

_”Que dire de lui? Qu’il a changé sans changer, il est toujours le petit garçon en demande d’attention dans un corps d’homme et une mentalité d’homme. C’est du vif argent, il réagit toujours au quart de tour avec son mauvais caractère habituel et dans le même temps, il est le premier à vouloir faire plaisir à tout le monde. Il est un amour avec les petites, cède à tous leurs caprices et leurs demandes. Et quelques fois, il faut même que je m’en mêle pour qu’elles n’exagèrent pas. Par exemple: Fanfan et Coco, si je les laissais faire, dormiraient toutes les nuits avec lui, mais le matin, je le retrouve sur le canapé. Par contre, il me rend folle, n’étant pas pudique. Il ne ferme jamais la porte de salle de bain et de sa chambre. Bon pour ça Richard ne lui a pas donné le bon exemple aussi... Je le préférais plus petit. Sans parler ses lectures! Je lui ai dit l’autre jour, que je ne voulais plus en voir chez moi, il a rigolé mais je crois qu’il m’a obéit. Oui Mamie, je sais: c’est un garçon! Et Richard qui en profite, non mais je vous jure, à son âge! Et ces deux là, complices comme deux gamins. Pour un oui ou un non, il font semblant de se battre. Et ça les fait rire! Finalement vous voyez, j’espère que ce bébé sera une autre fille car un autre garçon, je ne le supporterais pas. Leur dernière trouvaille: des pistolets à billes, si Mamie! Ton fils passé joue à la guerre dans la maison allant même à ramper dans le couloir, à cinquante ans passé, je jure franchement! Il faut les voir tous les deux. Et les filles font pareil, et ça, c’est la dernière trouvaille de Robert. J'en trouve partout de ces petites billes jaunes.  Alors Sylvie, soit contente de de n’avoir que des filles! Sinon avec moi, il est très très tendre, câlin, toujours prêt à m’aider même quand je ne lui demande rien. Mais, on ne sait jamais si il a dormi ici ou dans son combi. Son portable sonne sans arrêt et souvent après, il disparaît. Richard et moi le surnommons“le courant d’air”! On suppose que ce sont des filles mais il refuse d'en parler.”

Coco souvent dans ma chambre avait pris l’habitude la matin et le soir de venir m’aider lorsque je faisais ma série de pompes en s’asseyant sur mon dos. Parfois j’acceptai Fanfan aussi, cela les amusait. Maïté me mit au défi d’en faire avec elle. Je le relevai, très fier de mes muscles.

Le vingt-quatre vers minuit, je contactai Clémentine.

_”Ici le père Noël. Mademoiselle, laisseriez-vous votre porte ouverte que je vous amène directement votre cadeau dans votre chambre?

_”Alors là, Il ne faut pas rêver monsieur le père Noël, vous êtes trop vieux pour moi.

_”Bon, alors vas dans ton jardin.

_”Tu es encore dans ton jet? Il fait nuit, je ne te verrai pas.

_”Non, vas à la boîte aux lettres, ton cadeau est posé dessus.”

J’étais venu avec le coupé des grands parents, je m’étais garé presque en face et la vis sortir. Ses cheveux avaient poussé. Je la trouvai toujours aussi belle. Ce fut dur de résister pour ne pas courir lui sauter dessus. Elle portait une jupe en jeans courte avec un pull angora rose. Sa mère la suivit. Elle prit le paquet sur la boîte aux lettre avec la lettre posée devant. Elle regarda tout autour de sa maison, je me cachai pour qu’elle ne me voit pas. Je l’entendis refuser de l’ouvrir devant ses parents étonnés. Dans le paquet, une petite statuette représentant un pilote en uniforme devant un mirage. Dans la lettre, une photo de moi devant mon jet avec mon casque dans les bras, photo qu'elle me réclamait dans ses lettres. On ne voyait pas, heureusement, mon surnom dessus.

A mon retour, ils essayèrent tous de savoir où j’étais allé, qui j’étais allé voir. Mais pour toute réponse, j’allais m’enfermer dans ma chambre et je me mis à faire des pompes jusqu’à ce que mes bras me crient pitié. Pour ensuite aller piller en règle le frigo. Je fus le dernier couché et le premier levé tellement j'eus du mal à dormir.

La voir m’avait mis dans un état indescriptible. J’avais trois jours de congé devant moi. Je sortis le lendemain en boîte et ne revins à l’appartement que pour fêter le nouvel an.

Je sortis avec une fille, mais c’était Clémentine que j'étais dans ma tête.

J'avais encore dix mois à tenir.

Pour le réveillon, je bus plusieurs coupes de champagne ce qui inquiéta beaucoup les femelles pas du tout habituée à me voir boire. Je pris mon walkman et allongé sur mon lit, j'attendais l’heure de pouvoir aller me coucher. Papy vint s’asseoir à côté de moi et m’enleva un écouteur.

_” Qu’est-ce qu’il y a qui ne va pas?

_” Rien!

_” Raconte ça à un autre. Une fille?”

J’arrêtai le walkman. La porte était fermée.

_”Tu es capable de ne pas te moquer de moi et de ne rien dire à personne sinon je suis mort.

_”Si c’est une question de vie ou de mort, oui!

_”Pourquoi est-ce que ce sont des filles les plus inaccessibles, dont on tombe amoureux? Tu peux m’expliquer ça toi?

_”Donc tu es amoureux d’une fille qui ne t’aime pas.

_”Non, elle m’aime du moins c’est ce qu’elle dit mais pour l’instant, je ne peux que lui parler au téléphone ou la voir de loin. Je suis ou maso ou maudit.

_”Je dirais plutôt masochiste. C’est tout à fait ton style ça. Et on peut savoir pourquoi que dans ces conditions?

_”J’ai promis. Je pense que c’est une sorte de mise à l’épreuve. Elle teste mon amour. Tu crois que j’ai tort ou raison?”

Je le regardai en face. Il faisait une drôle de tête comme si j’étais un extra-terrestre ou un fou. J’aurais dis un barjo. J’étais d’accord, j’étais complètement zinzin. Je repris l’écouteur et remis le walkman en route, le son au maximum. Il m’enleva les deux écouteurs.

_”Tu te bousilles les tympans garçon. Maintenant, je ne saurais te conseiller. Bon courage mon petit.”

Il me laissa. Je me mis sur le côté et fermai les yeux. Lorsque je me réveillai, il faisait totalement nuit. J’étais entre Papy et Mamie. Doucement, je me levai pour aller me recoucher dans la chambre des petites sur mon sac de couchage. Encore dix mois à tenir. Bonne année!

 

1Grand uniforme.

 

2Commando de l'Air.

 

 

3Un nouveau.

 

5Mécanicien.

 

6filleul

 

7général

 

8Tribunal militaire

 

9Piloter un avion

 

10Chef de ceux qui regardaient les autres voler.

 

11S'attacher sur son siège dans l'avion.

 

12Terrain avec la piste d'envol.

 

13Pilote qui ne vit que pour ça.

 

14Crétin qui ne sert pas de son cerveau.

 

15Adjudant-chef

Ln des Landes

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