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de mes rêves... à mes ailes...
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26 juillet 2022

Oda 3 : retour 3

Oda 3 : retour 3

 Lorsque Mellia me tend la main pour me hisser derrière elle, fièrement, je veux lui montrer que je sais moi aussi monter à cheval et que je suis un assez bon cavalier. Mais au lieu de m'en féliciter, elle me jette à bas du cheval et me roue de coups.

Ensuite elle me remet debout et me lie les poignets avec la corde qu'elle conserve autour de son pommeau de selle, puis est remontée sur sa jument, elle ne me tend pas la main mais au contraire met son cheval au trot. Pendant plusieurs heures, je dois la suivre en courant. À la fin, je suis tellement fatigué et les pieds en sang que je pleure en l'implorant.

Et encore si ce n’était que les pieds. Plusieurs fois, je suis tombé. La première fois je me suis laissé traîné mais j’ai vite compris qu’elle ne s’arrêterait pas, alors difficilement je me suis redressé car j’ai compris que sinon, j’allais mourir.

ET JE NE VEUX PAS MOURIR ! Je veux vivre pour pouvoir retourner chez moi.

 

- Tue-le de suite, tu n'en feras rien. Je pense que si je fais trotter le mien comme lui, il résistera plus longtemps.

- Non, on va s'arrêter pour manger et après je le prendrai avec moi. J'aimerais arriver avant la grande lune. Et puis regarde, il se remet debout à chaque fois. Il n’est pas aussi faible qu’il n’y paraît.

- Alors tu es toujours bien décidée.

- Oui, les anciennes déciderons.

- Bien ! Les anciennes déciderons.

 

Je finis le voyage derrière elle sur le cheval jusqu' au pied d'une profonde forêt. Là, elle me jette au sol et elle même comme les autres femmes mettent pied à terre.

Les arbres y poussent tellement serrés avec de telles ronces entre eux que d'après moi, même un lièvre ne pourrait y pénétrer.

Mais elles déplacent des troncs secs et un sentier s'ouvre devant nous, et y font avancer les chevaux devant nous, qui avec un petit hennissement et en piétinant joyeusement nous montrent qu'ils reconnaissent où ils sont. Elles replacent ensuite troncs et ronces et le sentier redevenir invisible de l'extérieur.

Il ne fait pas plus d'un mètre de large, juste ce qu'il faut pour le passage de leur petites juments.

Au sol, un épais tapis de mousse et de lichens, étouffe le bruit de nos pas et j'en apprécie la douceur sous mes pieds à vif.

Au bout du sentier, pas de ronces. mais des vergers puis des champs à perte de vue entourent un village fortifié ou plutôt une petite ville.

 

À peine en avons-nous passé les lourdes portes, qu'elles nous confient à des hommes.

Ces derniers sont nus et vu comment leur peau est uniformément tannée, on peut facilement comprendre qu'aucun vêtement ne les couvre jamais.

 

Je veux voir où vont les trois amazones et je prends un coups de fouet en travers du visage d'une des sentinelles. L'homme qui me tient par le poignet pose alors sa main sur ma tête pour me forcer la baisser, mais je me rebelle et regarde en me redressant celle qui m'a frappé. Et si ce n'est le choc du second coup quelle me donne, c'est sa laideur qui m'effraie le plus et me font suivre les hommes en regardant le sol.

Comment peut-on être encore en vie avec tant de cicatrices ?

Dans la pièce où ils nous ont emmenés, il y a de grandes cuves où surnagent des pièces de vêtements.

Il y fait une chaleur étouffante.

Le sol est dallé, un peu sur élevé, légèrement en pente vers l'extérieur. Entre les dalles, des rigoles permettent à l'eau qui déborde d'être évacuée à l'extérieur vers les champs.

 

Je pousse un cri quand on me verse plusieurs seaux d'eau très chaude dessus et veux m'enfuir mais deux hommes me maintiennent sans pitié.

Je suis ensuite étrillé sans douceur même dans les recoins les plus intimes de mon corps. Pour finir, je suis rincé à l'eau glacé. C'est un ado à peine plus âgé que moi qui me brosse les cheveux puis les attache en une sorte de grosse queue de cheval sur le sommet de mon crâne. Et là, je remarque que tous ont le crâne et tous les poils du corps sans exception rasés.

 

Ils me fixent une sorte de pagne en tissus noir sur mon entrejambe tenu à la taille par une cordelette bleue. Autour de moi, tous en portent une mais de différentes couleurs. L'un d'eux en portent trois, les trois sont bleues alors que l'homme qui me tient en a une jaune et une violette.

 

 

- Tu as faim ?

- Oh, vous savez parler ?

- Bien sûr quelle drôle d'idée. Maintenant, veux-tu manger ?

- Oh oui.

- Alors viens. Je le suis, nous sortons de la maison et commençons à traverser le village. Baisse la tête, où tu vas te faire frapper.

- Mais pourquoi ?

- Tais-toi, tu ne n'as le droit de parler que si elles te l'autorisent.

- C'est injuste.

Mais je baisse la tête car j'en ai déjà marre de prendre des coups.

Nous arrivons dans une autre maison où j' hume avec plaisir la bonne odeur de la fenaison et du poisson.

il me fait asseoir à une table où des hommes se restaurent.

Dans leurs assiettes, des légumes, des céréales et du fromage.

Mon guide pose devant moi, une assiette en bois avec le même contenu.

- Pourquoi tu ne m'as pas donné de viande et de poisson ? Chez moi, même les plus pauvres y ont droit.

- Et bien ici c'est réservé aux amazones, et elles seules ont le droit de chasser et de pêcher. Il faudra t'y habituer car dorénavant ton "chez toi" c'est ici mon gaillard. Par contre de ce que je je t'ai mis dans l'assiette tu peux en manger autant que tu veux et quand tu veux.

- Varia, non, dis-lui plutôt quand il pourra et en faisant vite. Bon courage gamin mais si tu veux arriver à survivre apprends vite et sois plus malin qu'elles, mais surtout retiens bien qu'elles ont tous les droits et toi aucun. C'est laquelle qui t'a ramené ?

- Je crois qu'elle s'appelle Mellia.

- Hum, tu as de la chance. Elle espère sûrement faire de toi son reproducteur, tu aurais pu tomber sur pire. Ne fais pas comme moi, ne déçois pas ton amazone, ne fais pas comme moi. Et dernière chose, méfies-toi de la vieille Dakia c'est la pire des pires de toutes.

- Je la reconnaîtrai comment ?

L'homme est déjà parti après avoir posé son assiette vide dans un grand bac où s'en trouvent déjà des dizaines d'autres.

-Tu restes là et tu m'attends compris, je reviens te chercher.

Autour de moi, les plus jeunes sont déjà ados, aucun enfant. Où sont passés le jeune enfant et le bébé qui ont voyagé avec moi. Lorsqu'un homme me regarde, il sourit puis détourne le regard.

Un vieux, si je peux dire car je n'arrive pas à donner d'âge à ces hommes qui pour moi se ressemblent ou presque et aussi je ne vois aucun estropié, les cacheraient-ils ?

Un autre homme en passant à côté de moi, me tape sur l'épaule et se penche à mon oreille.

- Sois brave, ne cries surtout pas, c'est un signe de faiblesse pour elles. De toute façon, cette douleur comme les autres, finira par s'arrêter.

J'ai fini de manger, j'imite les autres pour mon assiette. Je décide de visiter, de regarder où je suis.

La nourriture que nous pouvons manger est dans d'énormes chaudron que des ados touillent au-dessus de gros braseros que d'autres alimentent avec du bois.

Derrière eux, des hommes font cuire de la viande et des poissons sur de grandes dalles de pierre chauffées à blanc.

De l'autre côté des dalles de cuisson, des hommes se font servir dans des assiettes en argent, de la viande et du poisson ainsi que de légumes et de céréales mais aussi du fromage et des fruits dont certains me rappellent la maison. Mais là, je donnerais n'importe quoi pour boire un peu du lait de mes nourrices. Le fait d'y penser fait gonfler de larmes mes paupières. Je veux rentrer chez moi, ici, je ne suis pas chez moi !

Les ados me regardent tous, aucun ne sourit, au-contraire ils détournent la tête.

Je vais jusqu'à la porte et me collant au mur, je soulève la peau qui la ferme.

Dehors, il fait presque nuit. Je ne vois plus aucune amazone, seul des hommes vaquent encore à leurs occupations.

Au loin, je vois les fortifications. Cette maison semble au centre de la petite ville. Je me dis qu'en courant vite, je pourrais y arriver sans problème puis en les longeant, je trouverais bien le moyen d'en sortir.

 

 

 

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