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de mes rêves... à mes ailes...
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30 avril 2010

le ballon rouge

Le ballon rouge



La tête posée sur mes bras croisés, les pieds écartés bien à plat sur le sol, je me laissais bercer, porter par le gros ballon rouge que Richard avait gonflé au milieu de la pelouse.

Je m'étais levé tard à mon habitude, je me retrouvais seul, les autres étaient tous partis ou vaquaient ailleurs à diverses activités. D'humeur mélancolique, je rêvais au soleil.

D'un mètre de diamètre, le ballon sentait le caoutchouc chaud, la terre et l'herbe coupée. Entre le soleil qui dorait mon dos nu et lui chaudement moelleux je m'imaginais des rêves de désert, de voyage à dos de chameaux. J'étais un méhariste perdu, en proie à des mirages.

Une main vint me plaquer le visage contre la surface chaude. Je tressaillis mais ne réagis pas. Large et chaude elle aussi, sa paume bloquait ma nuque. Je fus tenté de mordre le doigt que je sentais sur ma joue.

- Qu'a-t-il fait encore ? Veux-tu une bonne ceinture en cuir Rémy ?

Je laissais pendre mes bras le long du gros corps ventru du ballon en signe de soumission. Je n'ouvris pas les yeux, je n'avais pas peur. Je savais que je ne risquais rien. C'eût été mon père, je me serait débattu, j'aurais essayé de me dégager, en proie à une peur panique.

- Je ne lui fais apparemment pas très peur.   Il me lâcha. Je levais mon visage vers lui avec l'intention de lui sourire mais le soleil m'éblouit et je le résultat fut une abominable grimace.  Qu'est-ce qui t'arrive garçon pour ne pas être plongé au coeur d'un de tes livres ? Aurais-tu déjà lus tous ceux de la bibliothèque du chalet ? Serais-tu malade ? Ou est-ce l'absence des filles qui te rend triste ? Si c'est cela, ne t'inquiète pas, elles seront bien assez tôt de retour pour que vous puissiez reprendre vos continuelles disputes.

Je secouai la tête. Je ne savais que répondre. Peut-être la grosse chaleur, peut-être mes dernières lectures qui avaient remplient mon âme de destinations lointaines et d'horizons exotiques.

Les trois hommes s'éloignaient déjà vers la maison quand mût par une envie soudaine, je saisis la grosse boule chaude et la projetai dans leur direction. Papy toujours à me surveiller, peut-être plus familier que les deux autres aux soudaines idées bizarres qui peuvent traverser l'esprit d'un ado, s'écarta à temps mais Rémy prit le ballon dans le dos. Richard se mit à rire, récupéra le ballon et me le renvoya. Rémy quant à lui un peu vexé, me courut après me menaçant des pires représailles.

Le break contenant toutes les femmes de la maison fut accueillit par un jet d'eau issu du tuyau d'arrosage dont je me servais pour me défendre contre les attaques de Richard et Rémy. Malheureusement pour Sylvie, elle ne l'avait pas prévu et s'en sortit trempée ce qui me valut huit adversaires de plus.

Envolée ma brusque mélancolie.

Ln des Landes

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