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de mes rêves... à mes ailes...
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1 février 2001

dix ans

J’ai dix ans.

_”Qu’est-ce que tu fais?

_” Une voiture.

_”Elle est bizarre ta voiture, elle n’a que deux places?”

Je le regarde, il m’énerve!

_”Nous sommes que deux là et je n’ai que deux chaises.

_”On peut toujours dire que c’est une moto alors.” Tiens, je n’y avais pas pensé. Il tourne la chaise de derrière, mises comme ça les deux chaises me font plus penser à un petit lit. Il s’assied sur l’une d’elle et tape derrière lui avec la main.

_”Hep mamzelle je vous emmène quelque part sur ma Harley?

_”Pourquoi ce serait toi qui conduirait?

_”Parce que c’est toujours le garçon qui est devant dans les films.

_”Oui mais nous sommes pas dans un film et je suis plus vieille et plus grande que toi alors c’est moi qui conduis.”

Il ne sourit plus, plisse les yeux. D’un coup, il renverse les chaises et se roule par terre, une jambe encore sous l’une d’elle.

_”Ah au secours j’ai eu un accident de moto. J’ai la jambe broyée, il faut que tu me sauves. Vite vite tu es la jolie infirmière qui vient sauver le champion de moto.”

Oui mais le bruit des chaises a attiré ma mère.

_”Qu’est-ce que c’est que cette pagaille? Tu t’es fait mal mon garçon?”

Il secoue la tête.

_”C’est elle qui m’a poussé et m’a fait tomber.

_”Et bien Catherinette qu’est-ce qu’il t’a donc fait pour que tu t’énerves ainsi ma puce? Soyez un peu plus calmes s’il vous plaît, vous allez faire peur aux clients.”

Elle n’a pas refermé la porte, je m’en moque mais lui, il va payé son mensonge.

_”Alors comme ça, je t’ai poussé?”  J’aime son sourire, il est rigolo avec ses dents en moins. “Attends je vais chercher de quoi te soigner.”

Je ramènes un rouleau de papier toilette. Deux grandes règles volées à William. Deux cordes à sauter, un pot de crême et des deux autres trucs que j’ai trouvé dans la chambre de Jocelyn.

_”Mon Dieu quelle horreur mais monsieur vous vous videz de votre sang. Heureusement que super Cath est là!”

Je remets les chaises debout. Il est en bermuda, je pose les deux règles le long de sa jambe et j’entoure de papier toilette que j’attache avec du scotch. Puis avec un stylo je lui dessine une grosse cicatrice sur l’autre jambe et sur un bras.

Nous sommes dans ma chambre. Je lui prends les poignets et les attache avec une des cordes à sauter au pied de mon lit.

_”Eh pourquoi?

_”Tu as eu un accident de moto, non? Donc tu as la colonne vertébrale touchée, il faut que tu sois mis en extension pour qu’elle se répare bien.

_”Tu parles si j’ai la colonne cassé j’suis handicapé, finis je marche plus. On ne peut pas la réparer.

_”Bon monsieur je sais tout sur tout, tu veux jouer avec moi ou pas?

_” Oui.

_”Bon alors je suis le super docteur Cath je t’ai dit, je fais des miracles, moi! Je soigne tout et toi tu te laisses faire.” J’attache aussi ses pieds à l’autre lit. Je lui fais aussi un gros bandage autour de la tête, on dirait un hindou. “ Maintenant il faut que je t’opère...

_”Pour que tu m’opère le dos, je devrais être sur le ventre.

_”Non ça c’est fait, tu as l’estomac, l’intestin qui a explosé.

_”Alors plutôt la rate et le foie plutôt que l’intestin.

_”Tais-toi tu es inconscient! Tiens mords ça!” Je lui mets un stylo dans la bouche. “Tu as un tube pour respirer, tu ne peux encore moins parler.”

Je soulève son pull et son tee-shirt.

_”J’ouvre!”

Je le chatouille, il tente de s’échapper, il se tortille. Je m’assieds sur ses cuisses, et continue de plus belle. N’avais-je pas dit que j’allais me venger. Il rit tellement qu’il en pleure. De la porte, Théo me regarde en souriant.

_”William vient m’aider on va s’amuser!”

Non je ne suis pas d’accord, je ne les veux pas dans ma chambre eux! Ils ferment la porte. Je veux appeler maman mais William me bâillonne. Théo m’attache les pieds avec la corde qui tient les mains de Robert. Ce dernier ne dit rien mais quel crétin celui là, mais hurle au lieu de te taire. Théo me tient les bras et les attache pareillement aux pieds de l’autre imbécile. J’essaie de me débattre, de crier mais je n’y arrive pas. J’essaye de lui donner des coups pour qu’il crie.

Maman arrive enfin, Monsieur c’est enfin décidé à appeler au secours. Elle me menace d’une fessée, par contre les deux grands crétins on leur dira rien. Je suis punie dans ma chambre. Elle a emmené Robert pour le nettoyer et le renvoyer chez lui.

J’ai tout rangé, je ramène dans la chambre de mes frères ce que je leur ai piqué. Je regarde dans ma main les deux petits sachets de médicaments, je ne sais plus à qui je les ai pris. Et flûte je vais demander à maman elle saura, elle. Robert est encore là, il est tout propre et mange un gâteau à la table de la cuisine.

_”Maman c’est à qui ça, je ne me rappelle plus si c’est à Théo ou Jocelyn.”

Ce dernier vient justement d’entrer. Quand il voit ce que je tends à maman, je vois ses yeux s’ouvrir aussi grands que ceux de notre mère.

_”Théo!”

Je ne comprends pas trop ce qui se passe, pourquoi elle a saisi les deux petits paquets avec cet air horrifié et pourquoi elle poursuit ainsi mon frère.

L’autre, il a fini de manger, je l’attrape par la main, aller hop dans la chambre, l’après-midi n’est pas encore finie et nous pouvons toujours continuer notre balade en moto, mais cette fois c’est moi qui conduirai, ras le bol des accidents, je serai prudente!

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