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de mes rêves... à mes ailes...
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30 octobre 2014

Maya

-Maya, Maya, regarde le déguisement que Maman m'a cousu.

 

Devant moi une sorte de mélange de chat et d'oiseau, effectuait une sorte de danse nuptiale, ouvrant et fermant des ailes bariolées tout en tournant sur lui-même, projetant sa longue queue noire comme les moustaches peintes sur le petit minois.

 

-Tu es très belle.

-Tu es sûre de sûre ? Tu sais ce que je suis ?

-Oui tu es une chimère comme dans Percy Jackson.

-Et toi tu te déguises en quoi ?

-Surprise ! Tu verras bien ce soir.

-C'est Maman qui te l'a cousu aussi ?

-Non ma chérie suis assez grande pour le faire moi-même.

-Pourquoi tu ne viens plus chercher des bonbons avec moi ?

-Ça aussi, suis trop grande maintenant pour ça aussi.

-Mais Clara c'est Maxime son grand frère qui l'accompagne et, il est plus vieux que toi. Au nom de Maxime, mon cœur se serra, des cheveux châtains bouclés lui retombant sur les épaules qui rejetait en arrière d'un geste nonchalant. Des yeux de la couleur de ces lagons dont les agences touristiques se servent pour achalander leurs clients, une bouches... Maya, oh Maya !

-Ce n'est pas pareil tu le sais bien, il n'a pas le choix lui, leur mère travaille et c'est lui qui est obligé de s'occuper de sa petite sœur.

-Oh et puis fais comme tu veux mais puisque tu n'es pas sympa, je ne te donnerai aucun de mes bonbons, na !

-Même pas un ?

-Non !

-Même le plus petit ? Un que tu n'aimes pas ? Que t'auras déjà sucé et remis dans le papier discrétos.

Elle me tira la langue et disparut dans le couloir. Je me replongeais dans mes écrits.

-Maya,nous partons, les bonbons à distribués sont à côté de la porte. A tout à l'heure ma fille, je t'aime !

-Moi aussi Mamounette !

 

La porte de l'entrée claqua. Je descendis donner un tour de verrou. Voilà j'étais seule. Il me restait plus ou moins une heure, je devais faire vite.

-Et bien te voilà avec une sacré réserve de bonbons et Madame Calembert t'a bien gâtée avec cette sucette géante. Accepteras-tu de partager un tout petit peu avec nous ?

-Avec Papa et toi oui, avec Maya, non !

-Allons, moi je suis sûre que oui. Mais en parlant de ta sœur, sais-tu ce qu'elle nous prépare ?

La gamine secoua la tête pour répondre la bouche beaucoup trop pleine de chamallows pour pouvoir articuler la moindre parole.

 

Des gyrophare bleus émettaient une lumière fantomatique se reflétant sur les façades des petites maisons entourant la placette au fond de l'impasse où se dressait leur maison. Une foule composée de monstres en tout genre, de vampires, sorcières ou gentils petits lapins roses étaient contenue par un cordon d'hommes en bleus. Tous se bouchaient les oreilles pour ne pas finir sourd à cause de l'effrayant rire qui se faisait entendre semblant monter du sous-sol de leur maison. Juste au-dessus de la porte d'entrée un grand mannequin recouvert d'un drap blanc pendait, suspendu par le col à l'avancée du toit. Du bout de ses doigts gouttait un liquide rouge et poisseux dont le macabre décorateur s'était servi pour imprimé des marques de mains sur le drap blanc et la corde.

 

-Madame Colbert, pourriez-vous mettre fin à ce vacarme s'il-vous plaît ? C'est Halloween mais il y a une limite à tout.

-Vous avez sonné ? Ma fille Maya devrait être à l'intérieur.

-Il semblerait qu'elle ne nous entende pas.

 

A côté de la porte, le très grand bol ne contenait plus que quelques papiers de bonbons vides. D'ailleurs on pouvait suivre la trace du ou de la consommatrice avec ceux laissés tomber à terre. Il y en avait un sur chaque marche d'escalier puis sur le palier, ils dessinaient un mot : « adieu  » sur le sol de minuscules tâches vermeilles partaient de la salle de bain où le vieux rasoir du grand père traînait au sol, et s'égrénaient jusqu'aux escaliers du grenier.

 

Le policier se jeta en arrière redescendant les escaliers en hurlant dans son talky walky d'emmener une grande échelle et d'appeler une ambulance, même si au fond de lui-même il savait pertinemment qu'il était trop tard.

 

Sur l'oreiller de Maya, une feuille de papier pliée en deux.

 

« Le rire c'est celui de Maxime. »

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