Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
de mes rêves... à mes ailes...
de mes rêves... à mes ailes...
Publicité
Newsletter
Albums Photos
Derniers commentaires
Archives
16 septembre 2010

la vie en rose

Une fois de plus ce que je vois en premier, en me réveillant, c'est le tatouage au creux de son cou. Comme d'habitude, je ne peux m'empêcher de le caresser, de l'embrasser bref de la réveiller et ce qui suit n'est pas d'à propos ici. Enfin voilà !

Dans quinze jours c'est son anniversaire et je ne sais pas quoi lui offrir. Un bijou encore ? Non j'en ai marre qu'elle ne les porte pas. Un parfum ? Elle a le sien propre, unique que je reconnaîtrai même lorsque je serai mort. Un livre ? Non, elle se les achète elle-même et nous n'avons pas les même goûts littéraires. Un vêtement ? Non, je la préfère toute nue et puis elle ne porte que les miens... autant en acheter pour moi...

Mais ce matin là, ce petit tatouage, héritage ou plutôt souvenir d'un temps où nous nous étions perdus de vus et représentant tout son amour pour moi, m'inspire. Et si je lui offrais un tatouage ? Mais sur moi cette fois. Un tatouage qu'elle découvrirait le soir de son anniversaire comme un cadeau que l'on déballe. Cette idée me plaît. Non pas que je sois fan de ce genre d'art. De plus le grand mâle macho que je suis, n'aime pas souffrir et j'avoue avoir un peu peur. Et puis que vais-je me faire dessiner sur la peau. Une lettre comme elle ? Sympa et efficace ? Non trop sérieux, pas assez romantique pour moi.



Depuis deux jours, je suis de l'autre coté de la France et je ne la reverrai que le jour de son anniversaire. Au téléphone, je lui annonce que je lui rapporterai un cadeau très spécial. Elle veut savoir quoi et me starquizze quelques temps puis change de sujet. Je sais qu'à chaque fois que nous nous reparlerons au téléphone elle essayera de savoir. L'idée qu'elle cherche m'amuse, sa surprise n'en sera que plus grande.



J'ai repéré LE magasin. C'est un collègue qui s'y ait fait tatoué un aigle immense qui me l'a indiqué après m'avoir montré l'oeuvre d'art qui lui tient tout le dos. Un aigle royal, les ailes à moitié ouvertes sur fond de drapeau américain. Je m'extasie hypocritement devant ce qui me semble être une stupidité sans nom. Enfin c'est son corps pas le mien.



- Bonjour ! Que puis-je pour vous ?

- Bonjour ! J'aimerai me faire tatouer.

L'homme sourit. Il en a le droit, je ne dois avoir l'air stupide de dire ça en entrant dans cet atelier spécialement consacré à ça. Enfin !

Je lui explique le genre de dessin que je désire. Il me questionne sur mes motivations et me répète plusieurs fois qu'un tatouage cela ne peut s'enlever qu'avec une opération chirurgicale. Je ne le sais que trop. Mais bon le tatouage que je veux, fera au maximum dix centimètres. J'hésite sur l'emplacement. C'est vrai que sa grande visibilité m'ennuie. Il me propose de me le faire sur la fesse. Hum... non, merci !

Il me demande de me mettre torse nu et sans hésiter me montre mes biceps. Là, à droite ou à gauche. Je choisis à gauche étant du côté du coeur.

Moi, je pensais juste au dessus du coeur, sur la poitrine...

- Non, là cela ferait décoration militaire, médaillé du champs d'honneur. Ce n'est pas votre style. Trop ostentatoire. Le biceps je vous dis.

Je me rends à ses arguments. Il me donne rendez-vous deux jours plus tard, il veut que j'ai le temps de réfléchir et de bien faire mûrir ma décision. Je le trouve très professionnel, j'apprécie.

Les deux jours passent. Me voilà assis sur son fauteuil qui ressemble à celui d'un dentiste.  Il est très confortable, on y piquerait volontiers un petit somme mais la brûlure des aiguilles dans la chair m'en empêcheraient à coup sûr. C'est parti, je souffre en silence, je m'efforce même de sourire, de blaguer avec lui.

Pendant qu'il travaille, trois jeunes femmes entrent dans la partie boutique, il m'abandonne momentanément pour les renseigner. Un papillon au creux des reins pour l'une, une chaîne autour d'une cheville pour l'autre et une petite araignée entre les omoplates pour la troisième. Je me dis que j'ai la chance que Catherine n'ait pas eut cette idée stupide, je l'aurais forcé à porter des teeshirts pour dormir.

- Ce n'est pas beau les araignées, pourquoi pas une rose à la place ? Ou un petit dragon ?

Ils sont tous les quatre surpris de m'entendre. Les trois filles discutent entre elles en me regardant. En face de moi, une horloge avec une super harley affiche un temps qui passe et je commence à avoir hâte de m'en aller. Les filles demandent à pouvoir le regarder travailler, il me demande mon accord. Je le lui donne. Bientôt il me laisse partir. Le tatouage n'est pas fini. Il ne m'a fait que les contours. Demain soir il le remplira et le colorera. Les filles sont toujours là, je leur propose d'aller boire un verre. Malheureusement elle sont toutes mineures. Ce soir je dormirai seul dans ma chambre d'hôtel.



La moto à peine garée au pied du chalet je vois l'astre qui illumine mes jours s'approcher. Il est déjà très tard, ils sont déjà à table. Elle commençait à s'inquiéter. Bien sûr c'est un repas de fête. Ses parents sont là pour l'occasion et c'est son père qui s'est chargé du gâteau : un gros vacherin comme elle aime. Il a écrit dessus son âge en macaron en forme de quatre et de zéro. Elle minaude et râle pour le principe. On affiche pas ainsi l'âge d'une femme. Je lui dis qu'elle ne les fait pas de toute façon.  Elle est à mes yeux et aux yeux de beaucoup d'hommes que je vois souvent se retourner sur son passage aussi belle qu'à ses vingt ans. Je suis toujours aussi amoureux d'elle.

- Oh bonhomme et il est où le cadeau pour ta femme ?

- Papa ! C'est le cadeau d'un mari à sa femme, je le lui offrirai lorsque nous serons seuls tous les deux.

Quelques murmures s'élèvent. Je me demande ce qu'ils s'imaginent mais en fait je préfère ne pas savoir. Elle me sourit.

- Alors j'ai hâte d'être à tout à l'heure.

La soirée se prolonge. Il fait chaud dans le salon, en temps normal je serais déjà en teeshirt mais stoïque j'attends.

Les enfants sont couchés, je débarrasse les bouteilles de champagne, elle met en route le lave-vaisselle puis m'entoure de ses bras, collée à mon dos.

- Et si nous montions déballer mon cadeau ?

- Tu es sûre que tu en as envie ? Tu sais que ce n'est qu'une bêtise.

- J'aime tes bêtises. Enfin pas toutes mais celles que tu réserves à notre usage unique ont ma préférence.

Je retarde l'échéance en l'embrassant longuement au milieu de cette cuisine froide que j'ai plongé dans l'obscurité. Elle frissonne, se dégage et me tenant par la main m'entraîne vers les escaliers.

- Bonne nuit !

A leur habitude, Richard et son père sont les derniers levés, fumant une ultime pipe devant une partie d'échec.



- Bon alors ce cadeau ? Il est où ?

- Sur moi, à toi de le trouver.

Ses mains plongent dans mes poches et les vident.

- Il n'y a rien.

- J'ai dis sur moi, pas dans mes vêtements.

- Oh !

L'effeuillage commence. Ce qui m'amuse et m'arrange, c'est qu'elle commence par le bas. Lorsqu'enfin elle m'ôte le teeshirt je la sens déçue de n'avoir rien trouvé puis ses yeux découvrent l'objet de ses recherches. Ses doigts le caressent doucement, ses  lèvres le parcourent et l'embrassent.

- Oh que c'est joli, voilà un bijou que je montrerai avec fierté. Mais pourquoi une fleur ?

- Pas n'importe laquelle ! Le message qu'elle te délivre c'est qu'avec toi je vois la vie en rose !

 

Ln des Landes

Publicité
Publicité
Commentaires
Publicité