salle d'attente

Une fois de plus la porte s’ouvre puis se referme sans bruit derrière une docteresse qui m’adresse un sourire en passant devant moi. Quatre jours que je suis là, des docteurs aux simples femmes de ménages, je dois maintenant tous les connaître. Cette doctoresse je ne l’ai vue qu’une fois en coup de vent à mon arrivée. Elle arrête sa course, et revient sur ses pas. _”Madame Rouzier? _”oui! _”J’ai une bonne nouvelle pour vous, il vient de se réveiller.” Mon cœur vient de s’arrêter de battre, il me semble que je chancelle. Non ce doit être vrai elle se précipite vers moi inquiète. _”ça va? _”Oui oui, merci. _” Attendez moi là sagement, exceptionnellement je vais vous amener le voir.” Bin alors ma cocotte compte sur moi pour ne pas bouger, quatre jours que j’attends ce miracle. Quatre jours que j’imprime la forme de mon postérieur à ce maudit fauteuil. Enfin elle revient et m’accompagne. Au bout de quatre jours à deux visites par jour, celle de 14 à 15h et celle de 18 à 19h, mes pieds connaissent le chemin tout seul. Je respecte les consignes: on enfile la petite blouse, le petit chapeau et les jolis chaussons, on se lave soigneusement les mains et je pénètre dans le saint des saints. Aujourd’hui il n’y a plus que deux patients, un vieux monsieur et mon homme. De loin il ne me semble pas bien différent d’hier, mais dès que je pose ma main sur son bras ses yeux s’ouvrent. Un sourire. D’une voix sans son il me parle... “Chut, je t’aime!, chut!” Mais sa bouche entubée reforme inlassablement les même mots que je ne comprends pas, puis c’est l’illumination, il me dit: “Tu étais où?” _Depuis quatre jours dans la salle d’attente!”