dream africa 1

Non, non, non et non, ce n’est pas vrai! Il est 7h30 et je découvre ma voiture, privée de ses roues...

Oh j’aurais une de ces envies de tuer ces salopards, j’aimerai en faire de la charpie!

Je téléphone aux flics.

Dix minutes plus tard à peine, ils arrivent en même temps que mon très “cher” garagiste...

Ah ça, ils peuvent bien rigoler, ce ne sont pas eux qui seront en retard d’une bonne heure le jour même de la rentrée des classes...

Et merde, ce n’est décidément pas mon jour, voilà le 45 qui fout le camp sans moi... juste quand j’arrivai à la hauteur de la porte arrière... maudit bus! Me rabats sur le suivant qui part 10 minutes plus tard, mais qui est déjà bien plein? Je me trouve une petite place tout au fond, tout autour de moi des ados, tous sûrement élèves dans mon bahut... Il ne me manquait plus que ça... vraiment une journée à marquer d’une pierre rouge...

J’essaie de me plonger dans la lecture de ce bouquin de SF mais j’ai beaucoup de mal, les gosses n’auront pas intérêt à me courir aujourd’hui sinon les pions risquent de voir en arriver un certain nombre, vu l’état de mes nerfs.

-”Salut! Il est chouette ce bouquin, Monsieur?”

Je lève les yeux vers une gamine pleine de petites tresses et au visage ressemblant plus à un tableau de Mirö plus qu’à un visage humain.

-”Oui mademoiselle mais pas facile de s’y plonger dans ce raffut.”

Sa copine et elle éclatent de rire. Je ne comprends pas ce que j’ai pu dire de si drôle. Enfin j’ai renoncé depuis longtemps à comprendre les gamines de cet âge. Qu’est-ce que je suis content finalement que Hélène et moi nous n’ayons pas eu d’enfant... Il aurait à peu près cet âge-là maintenant et serait donc insupportable...

Durant tout le trajet j’essaie le plus discrètement possible d’éviter de lever le regard. La seule chose que j’ose regarder ce sont ses chaussures et celles de sa copine, où il y a marqué en grand “Spice girl” dessus et avec au moins 20 bons centimètres de semelle et son caleçon noir trop moulant en satin avec le bas style pattes d’éléphant recouvrant leurs chaussures. Pffff quel manque de goût. Je ne peux m’empêcher de regarder mes propres pieds. Mes Timberland sont loin d’être fines mais passent plus inaperçues que les leurs en tout cas. Mais nous n'avons pas le même êge, et je me mets à sourire en m'imaginant chaussé comme elles!

Nous descendons tous les trois devant le Lycée Daumier et machinalement, je les regarde marcher devant moi. Toutes les deux ont le même style avec leurs pantalons moulants et leurs blousons courts. Avec leurs “échasses” elles semblent presque plus grandes que la plupart des garçons à qui elles disent bonjour et à qui elles font la bise.

À seize heures, retour au bus et je ne peux m’empêcher de les chercher parmi les élèves qui se pressent à l’arrêt du bus. Deux gamins de 5° que j’ais viré du cours de 11h, m’interpellent pour me dire que j’avais été injuste avec eux et je dois m’avouer qu’ils n’ont finalement pas tort....Ils n'ont été que les boucs émissaires de ma mauvaise humeur.