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de mes rêves... à mes ailes...
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6 mars 2000

beurk du poisson

Ce que j'aime lorsque je rentre le soir du boulot complètement vidé, exténué, mort de fatigue d'avoir crapahuté toute la journée c'est de me faire accueillir par la bonne odeur du repas qui m'attend et de n'avoir qu'à mettre les pieds sous la table pour le déguster.

Oui mais voilà ce soir là pas de bonne odeur et pas un bruit dans la maison si ce n'est quelques uns provenant de la cuisine. Et donc après m'être délesté de tout ce qui pouvait me rappeler ma dure journée de travail, je m'y dirigeais, préparant déjà mes tirades de protestations contre ce retard et le crime qui en découlait, j'avais faim!

Ils étaient tous là entourant un maître queue qui ne m'était pas inconnu.

_"Mamie! C'est donc à toi que je dois de ne pouvoir assouvir ma faim?"

Je me penchais au-dessus d'elle pour l'embrasser, l'entourant de mes bras. Je prélevais une des tranches de tomate qu'elle était en train de couper tout en évitant la tape qu'elle ne manqua pas de me donner. Je fis le tour de la table pour m'arrêter derrière ma douce moitié. Je soulevais le torchon posé devant elle, et je sus que je ne participerais pas au repas de ce soir.

_"Et oui garçon, nous allons nous régaler avec le résultat de la pêche de ton père.
_"Et vous n'auriez pas pu le garder pour vous? Et il ne pourrait pas plutôt devenir chasseur? Ah un bon cuissot de sanglier!
_"Monsieur se prend pour Obélix?
_"Non mais monsieur se dit qu'il va aller au resto ce soir!
_"Oh que non! Et puisque tu es là, tu vas m'aider comme les autres à préparer ce festin. Sers-toi donc de tes muscles pour me le tenir pendant que je le nettoie"

C'est vrai qu'il pesait lourd ce monstre et en plus il glissait. Non seulement je n'aimais ni l'odeur ni le goût du poisson mais les toucher me dégoûtait aussi, c'était froid et gluant.
Je dus aussi le débiter en gros tronçons qu'elle plongea dans un court bouillon agrémenté d'un bouquet d'herbes et d'épices.
En tout cas une chose était sûre, je n'avais plus faim!

Je les abandonnés, écoeuré de les voir tous en train de saliver en la regardant écumer avec précaution les morceaux et les disposer sur une assiette. Déjà elle leur décrivait le reste de sa recette.

Dans le salon j' entrepris d'allumer un petit feu dans la cheminée même si je trouvais cela stupide ayant ouvert en grand la baie vitrée histoire d'évacuer un peu de l'odeur pestilentielle venant de la cuisine.
Le chien vint se coller à moi, recherchant autant des caresses qu'un peu de chaleur.

_"Dis-moi bonhomme, m'offrirais-tu momentanément le gîte et le couvert? Je pense que cela ne doit pas sentir plus mauvais dans ta niche et le contenu de ta gamelle ne doit pas plus infect. Bon allez viens, allons nous promener!"

Je ne sais par quel hasard mais nos pas nous emmenèrent près d'un vendeur de kebab où je me délestais de ma monnaie.

À mon retour, personne ne trouva étonnant que j'aille m'enfermer directement dans ma chambre. Mais lorsqu'elle vint se coucher Cath me le reprocha.

_"Tu aurais pu au moins faire l'effort de venir goûter.
_"Pas envie de m'empoisonner. Et puis je lui aurais volontiers tressé des lauriers si elle nous avait fait sa carbure habituelle qu'elle laisse mijoter des heures et qui remplit la maison d'une douce odeur à réveiller un mort. Tiens, rien que d'y penser, j'ai faim. Hum, ces gros os à moelle, ces petits bouts de pomme de terre, de carottes ou de navet qui te fondent dans la bouche, ça oui c'est un plat de roi!"

L'odeur c'était pratiquement évanouie, et l'appétit à nouveau aiguisé à l'évocation de cette délicieuse recette du sud-ouest, je m'en allais dans le noir et le calme d'une maison endormie, piller le frigo.

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